Le Royaume-Uni l’avant-gardiste
Le Royaume-Uni est une union de quatre pays (Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Irlande du Nord) dont le principal est l’Angleterre. Partie méridionale de l’île de Grande-Bretagne, limitée par l’Écosse au N. et par le pays de Galles à l’O. L’Angleterre est l’une des quatre parties qui, avec l’Écosse, le pays de Galles et l’Irlande du Nord forment le Royaume-Uni. L’Angleterre couvre « seulement » 57 % de la superficie de l’île de Grande-Bretagne, mais concentre 85 % de ses habitants. La densité moyenne de population y dépasse 370 habitants au km2, chiffre lié surtout à l’histoire, à la précocité et à l’ampleur de la révolution industrielle, précipitant l’urbanisation.
L’Angleterre, berceau de Shakespeare et des Beatles, comprend Londres comme capitale, centre financier et culturel à l’influence mondiale. Elle offre également les cercles de pierres de Stonehenge, les thermes romains de Bath et les universités vieilles de plusieurs siècles d’Oxford et de Cambridge.
Les bases de cette industrialisation sont largement disparues, qu’il s’agisse de l’extraction houillère, d’une partie de la métallurgie (sidérurgie, chantiers navals) et du textile. Le relais a été pris, par d’autres branches (constructions électriques, chimie), mais surtout par les services. La région londonienne est devenue la région la plus riche et la plus active du Royaume-Uni. Très représentative de l’organisation économique actuelle, elle ne compte que 10 % de sa main-d’oeuvre dans l’industrie.
Les principales villes d’Angleterre sont : Birmingham, Manchester, Liverpool, Sheffield, Leeds.
Evolution du Royaume-Uni
Les royaumes d’Angleterre et d’Ecosse ont cohabité en tant que nations souveraines et indépendantes avec leurs propres monarques et structures politiques à partir du IXème siècle. À travers l’Acte d’Union (1707), l’Angleterre et l’Écosse, qui étaient déjà unis depuis l’Union des Couronnes en 1603, se mirent d’accord pour une union politique sous la forme d’un Royaume de Grande Bretagne.
L’Acte d’Union de 1800 a unifié le Royaume de Grande-Bretagne et le Royaume d’Irlande pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande en 1801. L’indépendance de l’Etat libre d’Irlande en 1922 a suivi la séparation de l’île d’Irlande deux ans auparavant avec six des neuf comtés de la province d’Ulster restant attachés au Royaume-Uni, d’où en 1927 le nom officiel actuel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ».
Information générale du Royaume-Uni
Nom officiel : Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.
Nature du régime : Monarchie constitutionnelle. Démocratie parlementaire.
Chef de l’Etat : Elizabeth II, Reine d’Angleterre (6 février 1952).
Chef du Gouvernement, Premier ministre : Boris Johnson.
Données géographiques du Royaume-Uni
Superficie : 244 820 km2
Angleterre : 130 395 km2
Écosse : 78 782 km2
Pays de Galles : 20 779 km2
Irlande du Nord : 13 843 km2
Capitale : Londres (London).
Villes principales : Londres, Manchester, Birmingham, Leeds, Glasgow, Cardiff, Belfast.
Langue officielle : anglais.
Langue courante : anglais.
Monnaie : livre sterling – symbole : £.
Fête nationale : 14 juin, anniversaire officiel de la Reine.
Photo luxstorm
Données démographiques du Royaume-Uni
Population (2020) : 65,10M d’ habitants.
Angleterre : 54 millions d’habitants.
Londres (7,82M), Manchester (2,62M), Birmingham (2,28M), Leeds (1,49M), Sheffield (0,64M).
Écosse : 5,30M* – Glasgow (1,16M), Edimbourg (0,49M).
Pays de Galles 3,10M – Cardiff (0,32M).
Irlande du Nord 1,81M – Belfast (0,27M).
Population active : 30,76M (services 82,9%, industrie 15,8%, agriculture 1,3%).
Densité : 258,07 habitants/km².
Croissance démographique : entre 0,2 et 0,3% d’ici 2050.
Espérance de vie (H/F) (2011) : 79 ans/83 ans.
Taux d’alphabétisation : 99%.
Religions : Deux religions d’Etat : anglicanisme en Angleterre et presbytérianisme en Ecosse. Anglicans : 35%. Catholiques romains : 9%. Presbytériens : 4%. Autres chrétiens : 14%. Musulmans : 2,7%. Hindous : 1%. Sikhs : 0,6%. Juifs : 0,5%. Bouddhistes : 0,3%.
Autres : 0,2%. Sans religion : 33%. (source : British Social Attitudes).
Histoire du Royaume-Uni
Celtes, Romains, Saxons…
Peuplées dès la préhistoire, les îles Britanniques sont occupées par les Celtes à partir du viiies. avant J.-C., puis conquises par les Romains au ier s. avant J.-C. Après le départ de ces derniers, cinq siècles plus tard, elles voient les Saxons et les Angles, puis les Scandinaves s’établir sur leurs terres.
XIe-XIIIe siècle : Après la conquête par les Normands
À l’issue de la bataille d’Hastings (1066), les Normands s’emparent d’une Angleterre morcelée en petits royaumes et lui imposent une structure féodale hiérarchique qui s’étend jusqu’au pays de Galles et à des provinces françaises sur le continent. Face à la contestation des barons en 1215, le roi Jean sans Terre accepte une Grande Charte qui institue un Parlement.
XIVe XVIe siècle : L’essor d’une nation et d’un pouvoir central
La guerre de Cent Ans qui s’engage au xiv esiècle contre le roi de France voit finalement les Anglais chassés de leurs possessions continentales et est suivie d’un conflit interne, dite guerre des Deux-Roses, pour la succession au trône, qui décime la noblesse du pays. Restaurée par l’avènement des Tudor (fin du xvesiècle), la monarchie anglaise rompt le lien qui l’unissait à Rome lorsque Henri VIII prend les rênes de l’Église du pays (1534), instituant un compromis entre le catholicisme et le protestantisme, l’anglicanisme.
XVIIe siècle : Une monarchie contestée mais puissante
Le règne d’Élisabeth Iere (1558-1603) jette un peu plus les bases d’une puissance émergente, économiquement et militairement. À sa mort, puisqu’elle n’a pas d’enfant, c’est le roi d’Écosse Jacques VI, qui lui succède sur le trône d’Angleterre sous le nom de Jacques Ier. La Grande-Bretagne naît de l’union des deux couronnes.
Mais la contestation religieuse et la résistance de nombreux protestants stricts au virage absolutiste pris par la monarchie aboutit à la première révolution (1642), suivie de la décapitation du roi Charles Ier (1649) et de l’instauration d’une république dirigée par Oliver Cromwell.
La restauration des rois Stuart à partir de 1660 n’éteint cependant pas les sources du conflit, et une seconde révolution éclate en 1688, évinçant du pouvoir Jacques II, pour le remplacer par la famille protestante d’Orange, ce qui fonde les bases d’une monarchie constitutionnelle.
XVIIIe XIXe siècles : L’hégémonie anglaise
Désormais politiquement stable, la Grande-Bretagne s’engage un peu plus sur la voie du développement colonial, agricole et économique. Par ailleurs, l’union de l’Angleterre et de l’Écosse, d’abord personnelle, est devenue celle des deux royaumes en 1707. Un siècle plus tard, c’est l’Irlande qui est officiellement unie à la Grande-Bretagne (→ Acte de 1800).
Malgré la perte de ses colonies américaines en 1783, elle connaît une prospérité sans précédent. L’industrialisation accélérée du pays contribue à accentuer les divisions sociales mais aussi à étendre sa domination à toute la planète au xix esiècle.
Du début du XXe siècle à nos jours
De fait, après cette ère de puissance quasi incontestée, le Royaume-Uni doit faire face à de nouveaux concurrents, notamment à l’essor spectaculaire des anciens sujets américains avec lesquels il s’enorgueillit désormais de nouer une « relation spéciale ». Il voit sa prééminence s’affaiblir : il est privé de la plus grande partie de son extension irlandaise dès 1921, affecté par la grande dépression des années 1930, saigné par son engagement contre les Empires centraux et les pays fascistes dans les guerres mondiales. Perdant par la suite l’ensemble de son Empire colonial, celui qui fait longtemps figure d’« homme malade » de l’Europe, rejoint néanmoins la Communauté économique européenne en 1973.
Avec l’arrivée de Margaret Thatcher à sa tête (1979) et la révolution conservatrice qu’elle engage jusqu’en 1990, démantelant une partie de l’édifice de l’État providence mis en place à partir de 1945, la Grande-Bretagne fait office, avec les États-Unis de Ronald Reagan, de laboratoire d’un néo-libéralisme triomphant. Une option que ne semblent pas renier complètement les Premiers ministres qui se sont succédé depuis. Et ce, malgré la grande récession qui, à partir de 2008, paraît pourtant mettre en cause ses excès et conduire durablement le royaume et ses sujets vers des années difficiles.
Energie
Le Royaume-Uni est confronté à un défi énergétique sans précédent : fermeture d’ici 2020 d’un quart de ses capacités de production d’électricité ; mix énergétique dominé par les énergies fossiles ; engagement ambitieux en matière de réductions de CO2 (-34%/2020 et
– 80% d’ici 2050). Le Royaume-Uni compte aujourd’hui 16 réacteurs (dont 15 exploités par EDF Energy). Le pays est par ailleurs engagé dans l’exploitation du gaz de schiste.
Après la loi sur l’énergie de décembre 2013, qui regroupait un paquet de mesures visant à réformer le marché de l’électricité, la ministre de l’énergie et du changement climatique, Amber Rudd, a présenté le 18 novembre dernier la nouvelle stratégie énergétique (2015-2030).
Le gouvernement fait de la sécurité d’approvisionnement électrique une priorité. Il s’engage à remplacer d’ici 2025 l’ensemble de sa production au charbon (29% du mix électrique en 2014), en construisant de nouvelles centrales au gaz, dont l’approvisionnement dépendra du développement du gaz de schiste et de la production en mer du Nord.
Le déploiement de parcs éoliens offshore, essentiellement en Ecosse, de même que les nouvelles interconnexions électriques avec la France sont encouragés, avant l’arrivée progressive à compter de 2025 d’un parc de centrales nucléaires, la première, à Hinkley Point, devant regrouper deux EPR de 3ème génération construits par EDF Energy.
Big ben Westminster
Qu’en est-il du Brexit ?
Le 24 décembre 2020, un accord de commerce et de coopération a été trouvé avec le Royaume-Uni. Il sera mis en application provisoire dès le 1er janvier 2021.
Ainsi, dès le 1er janvier 2021, cet accord déterminera les règles applicables aux relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne dans un certain nombre de domaines. Le droit de l’Union européenne cessera de s’appliquer au Royaume-Uni le 31 décembre 2020 à minuit.
Bien qu’un accord ait été conclu entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, les formalités douanières, ainsi que les contrôles sanitaires et phytosanitaires seront rétablis pour le transport de marchandises.
La libre circulation des personnes ne sera plus applicable. L’intégralité des contrôles migratoires seront rétablis à destination et en provenance du Royaume-Uni. Les ressortissants de l’Union européenne souhaitant s’installer au Royaume-Uni après le 31 décembre 2020 devront, dans la plupart des cas, solliciter un visa, et réciproquement. Les courts séjours (moins de 3 mois) seront sans visa.
En vertu de l’accord de commerce et de coopération, aucun droit de douane ne sera applicable aux échanges entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Cet accord définit en outre une relation privilégiée entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, en matière commerciale, mais également pour la coopération dans certains domaines (coopération policière et judiciaire, coordination de sécurité sociale, transports, etc.).
Source : brexit.gouv.fr